Hestrud
Posté par Melvin le 7 novembre 2014
Sur son rocher surplombant la Thure, l’église Saint Romain d’Hestrud, en pierre bleue, date du XVIème siècle. Elle possède un vitrail (XVIème siècle), classé aux MH, représentant l’Annonciation.
Le kiosque à musique
C’est à Hestrud, village frontalier, que débute la « Route Napoléon en Wallonie »… jusque Waterloo. L’Empereur, se rendant d’Avesnes à Beaumont, passe le petit pont de la Tannerie et abreuve son cheval dans la Thure.
La stèle, au lieu-dit « l’Abreuvoir de l’Empereur », évoque la rencontre entre Napoléon et Cyprien-Joseph Charlet, un enfant d’Hestrud, le 14 juin 1815.
L’Empereur l’interpelle, lui demandant s’il reconnaît celui qui lui parle. Sûr de lui, le gamin fit comprendre à Napoléon qu’il savait bien à qui il avait affaire, rajoutant : « Vous croyez la victoire toujours attachée à vos pas, mais elle passe et disparaît comme l’eau de ce ruisseau. A votre place, je resterais tranquillement chez moi car, demain, votre étoile aura sûrement pâli. »
L’ancien lavoir d’Hestrud, au pied du rocher de l’église.
Maison en pierre bleue
Hestrud (Nord – France)
Ces beaux clichés d’Hestrud me remettent en mémoire un évènement dramatique survenu le 17 mai 1940 : l’exode devant l’invasion allemande. Ce jour là, toute ma famille (père, mère, 4 grandes sœurs, 3 neveux et moi) prend place, avec tous les bagages possibles, tant bien que mal, dans une voiture assez grande (strapontins, marche pieds, galerie sur le toit). Départ de Bousignies, direction Avesnes, puis « à Dieu va ! », via Solre le Château, par cette route très pittoresque qui longe la Thure. Mais, pas le temps d’admirer le paysage, du fait de la cohue et des bombardements incessants des stukas allemands. On arrive enfin à Avesnes et là, panne d’essence. On s’arrête dans un café, face à la gare et mon père part à la recherche de carburant. Une ½ heure plus tard, la gare est bombardée, cette fois par les avions anglais (pour freiner l’avance allemande). Ma mère et 2 sœurs blessées assez gravement, au moins un mort sur le seuil du café. Notre Citroën en ruines. Les ambulances arrivent et emmènent tout le monde à l’hôpital. Mon père finit par nous y rejoindre. Le lendemain matin, les allemands étaient là, avec des colonnes de prisonniers français, dont, par bonheur, des médecins et infirmiers. J’ai passé mon 8ème anniversaire dans la cave en terre battue, sans lumière, de l’hôpital. En retournant à la voiture, qui avait été totalement pillée, mon père a eu la bonne surprise d’y trouver notre chien, un fox qu’on avait dû, la mort dans l’âme, laisser à la maison !! Quelques jours plus tard, mon père est reparti à pied à Bousignies puis est revenu nous chercher avec une voiture à cheval. Pas banal, hein ?
Merci pour votre récit ! Une page très sombre de notre histoire ! Quel courage ! On a du mal à imaginer aujourd’hui, pourtant avec les événements de cette semaine, on se dit qu’on peut y être à nouveau confronté…